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François Ozon est né en 1967 de parents enseignants. Après le bac, il rejoindra la célèbre Femis où il réalisera une série de courts métrages. Bientôt, les portes des festivals s'ouvriront à lui...On le remarque. Une robe d'été et Regarde la mer feront le tour du monde. Finalement, il monte son premier long métrage : Sitcom. Le succès est amorcé. Ozon est décrié ou applaudi...

Peu importe, il continue à tourner...Il débauche les Belges Natacha Régnier (La vie rêvée des anges)et Jérémie Renier (La promesse) pour les emmener dans l'aventure des Amants criminels. Il enchaîne tout de suite avec une adaptation de Fassbinder : Gouttes d'eau sur pierres brûlantes.
Entre 18 et 22 ans, j'ai réalisé une trentaine de courts métrages en super 8. Ces films ont été faits dans des conditions artisanales, sous l'influence de ceux que mon père avait réalisés toute mon enfance sur la famille et ses voyages en Inde. Ces derniers m'avaient fortement touché, tant j'avais l'impression d'être devant du cinéma. Mon père, tout en projetant les images, nous racontait et nous expliquait (en voix off) ce que nous voyions. Des images de vaches et d'hippopotames morts flottant sur le Gange, où se baignaient des enfants insouciants, m'ont profondément marquées et très vite j'ai compris qu'il suffisait de peu de moyens et de peu de matériel pour faire du cinéma, raconter une histoire, transmettre des sensations, des émotions. Je me suis donc approprié sa caméra et j'ai pris le relais.

L'autre influence fut les cours de Joseph Morder à Saint-Charles, axés sur le super 8 comme pratique du cinéma, par souci économique mais aussi par esthétique. Je me souviens qu'il nous avait demandé un jour d'apporter des films de famille pour que nous les analysions comme de véritables films. J'avais apporté celui du mariage de ma tante où j'étais garçon d'honneur avec ma soeur. Après avoir visionné le film de mon père qui montrait le trajet du cortège à travers le village, il le compara avec enthousiasme et pertinence à la noce de Vigo dans L'atalante. Cette référence qui aurait du être écrasante, paradoxalement, m'encouragea à poursuivre mes petits films. Morder venait de nous montrer que la mise en scène ne dépendait pas de moyens techniques énormes mais d'un regard juste et que mon père par ses cadrages, son découpage et son montage-caméra pouvait égaler la mise en scène de Vigo. Ces remarques déculpabilisatrices m'incitèrent ainsi à toutes les audaces et me donnèrent l'énergie suffisante pour faire mes petits films. Ainsi, environ une fois par mois, après le baccalauréat, avec un budget d'environ 300 francs par film (le prix de la pellicule), j'ai réalisé une trentaine de films en super 8. Faisant jouer ma famille, mes amis, ou mes amours, j'ai appris à concocter des histoires sans parole dans des conditions minimales, m'initiant ainsi aux angoisses et aux bonheurs de la réalisation, qui, depuis ne m'ont jamais quittés.

François Ozon